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La Rive - Intro
01:12
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2. |
La Rive - Sombre soleil
04:30
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Sombre soleil
Rien n'est plus vain qu'une autre aurore
Un foyer ardent dans la nuit
Le crépuscule qui brille encore
Un fleuve souverain dans son lit
Je me méfie du jour qui perce
De l'aube nouvelle qui nous lie
Du plein azur et ses promesses
Et du courant qui nous unit
Laisse moi le doute laisse moi la nuit
L'ombre qui préserve et enfouit
Laisse moi le vide laisse moi l'envie
Que rien ne comble qui nous poursuit
Rien n'est plus sombre que le soleil
Qui fait briller d'un même éclat
La moisson sans autre pareille
Et l'agonie qui s'ensuivra
Laisse-moi l'oubli et le silence
Les sentiers perdus et l'absence
Le talus au bord du chemin
L'or qui se dérobe au matin
Rien n'est plus laid que le clairon
Qui sonne gaiement à nos oreilles
L'air euphorique des garnisons
Des ralliements et du rappel
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3. |
La Rive - La lune
03:25
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La lune
Ils marchaient et la lune était pleine
Ses reflets allumant de grands feux
Sur la route et leurs visages blêmes
Le regard tranchant comme un aveu
Dans la nuit irradiant sur la plaine
Les guidant comme un soleil radieux
Ils savaient que la fuite était vaine
Et l'aurore triste comme un adieu
Sur la berge elle entra la première
Comme nimbée de la lumière des cieux
Dans les eaux de la large rivière
Où l'on vit s'étaler ses cheveux
C'est ainsi qu'en cette région lointaine
On raconte aux moins sages aux curieux
Que la lune lorsqu'elle est ronde et pleine
Engloutit les enfants malheureux
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4. |
La Rive - Adela
03:24
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Adela
Triste figure froide lumière
La nuit n’est plus qu’un long tourment
Le jour déverse son souffle amer
D’où irradie l’odeur du sang
Là dans nos bouches un goût de terre
Et dans nos cœurs l’amour perdu
Le ciel n’est plus qu’un pâle enfer
Où s’amoncellent nos rêves nus
Là dans les murs et sous la pierre
Errent les ombres aux yeux de fous
Elles vivent là jusqu’en nos chairs
Et viennent rôder comme des loups
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5. |
La Rive - L'hiver
03:15
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L’hiver
Avril est loin les allées se décharnent
Le froid installe dans nos rues ses quartiers
Avril est loin un long frisson nous gagne
Soudain l’hiver sur nos cœurs est tombé
Le grand ciel bleu qui recouvrait la place
En un instant dans le jour s’est voilé
Le grand ciel bleu de nos matins s’efface
Soudain l’hiver sur nos cœurs est tombé
Reviendrons-nous un jour là près des dunes
Nos corps caressés par le vent d’été
Reviendrons-nous un jour là sans rancune
A présent que l’hiver s’est installé
Décembre arrive et les rues sont désertes
Les jours sont gris et nos mains sont gelées
Décembre arrive par la porte entrouverte
Soudain l’hiver sur nos cœurs est tombé
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6. |
La Rive - Cap Fréhel
03:08
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Cap Fréhel
Le tumulte des sentiments
Ressemble au vertige qui nous prend
Au cap Fréhel sur la falaise
Surplombant les eaux sur la grève
La pointe du Grouin en ligne de mire
Et tout notre horizon chavire
Tout en bas le bruit du ressac
Guide ceux qui veulent franchir le cap
Dans les ajoncs et la bruyère
Au-dessus des golfes austères
La violence du vent nous désarme
L’azur recomposé s’enflamme
Le faucon et le goéland
Tournoient suspendus dans le vent
Et dans un balai majestueux
Planent comme pour nous crever les yeux
Nous resterons là jusqu’au soir
A l’abri auprès du Vieux Phare
Sachant qu’il faudra sans attendre
Avant la nuit quitter la lande
Nous profiterons pleinement des heures
Précieuses passées sur les hauteurs
Puis comme présageant les naufrages
Redescendrons près du rivage
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7. |
La Rive - Incendies
04:29
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Incendies
Là
Là sous le vernis
Les strates de kératine
Sous l’écorce endurcie
Des escarres sanguines
Couve le feu des incendies
Là
Sous la chair défraîchie
Que les nécroses ravinent
Sous la couenne en sursis
D’une issue assassine
Couve le feu des incendies
Là
Là sous les débris
De nos guerres intestines
Dans le foyer qui rougit
Sous la chape de nos ruines
Couve le feu des incendies
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8. |
La Rive - La jetée
04:25
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La jetée
Il suffira qu’elle vienne
Le soir sur la jetée
Pour qu’alors lui reviennent
Les échos du passé
Il suffira qu’elle sente
Les embruns sur sa peau
Dans la lumière changeante
Et le fracas des eaux
Elle verra ressurgir
Du reflux des marées
Les plus lointains souvenirs
Les images oubliées
Elle ira près du phare
Regarder sans un mot
Les tourbillons épars
Et l’écume sur les flots
Elle viendra s’étourdir
Comme la houle sur la pierre
Se laissera envahir
Par l’odeur familière
Puis le cœur submergé
Par les vagues déferlantes
Se laissera emporter
Dans la nuit finissante
Il suffira qu’elle laisse
Le soir au fond du port
Rejaillir les promesses
S’engouffrer les remords
Pour que soudain vacillent
Près des eaux tourmentées
Les certitudes fragiles
Qu’elle avait amassées
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9. |
La Rive - Drancy
03:57
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Drancy
Dans tes rues assoupies
Le long des hauts murs gris
L’humanité s’affaire
Inique et délétère
Un homme se souvient
Dans le jour qui s’éteint
Et la vie suit son cours
Dans tes rues sans atours
Pourtant quand vient la nuit
Qui veut perçoit le bruit
Là au creux de tes murs
D’un long sanglot qui dure
C’est le bruit assommant
Des âmes dont le tourment
Ne laisse aucun répit
Ni salut qui les fuit
C’est le bruit insistant
Du silence imposant
Que font comme engourdis
Tes fantômes éblouis
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10. |
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Sur l’autre rive
Un jour j’irai sur l’autre rive
Tenter de voir là-bas au loin
Le reflet figé dans l’eau vive
De nos corps blêmes dans le matin
D’ici rien n’serait plus pareil
Tout semblerait si différent
Comme les nuages sous le soleil
La colline derrière les murs blancs
Derrière les arbres on pourrait voir
Des gens marcher dans le jardin
Des enfants courir vers la mare
Puis s’évanouir dans le lointain
Le soir venu dans le silence
On croirait alors deviner
Les gestes simples et l’insouciance
Derrière les vitres refermées
Si l’on pouvait sur l’autre rive
Comme de nous-mêmes se détacher
Et voir se figer dans l’eau vive
Le reflet de nos jours passés
Alors rien n’serait plus pareil
Tout serait même si différent
Comme les nuages sous le soleil
La colline derrière les murs blancs
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11. |
La Rive - Ne pas sentir
04:01
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Ne pas sentir
Ne pas sentir
La morsure de l’hiver
Et rester sourd
Aux promesses de l’été
Se tenir loin
Des frondaisons en flamme
Comme insensible
Au ferment des foyers
Jeter le doute
Sur les moissons étales
Se détourner
Du halo des nuées
Vivre les heures
A l’aune des matins pâles
Comme étranger
Au brouet des années
Ne pas sentir
La morsure de l’hiver
Et rester sourd
Aux promesses de l’été
Se tenir loin
Des frondaisons en flamme
Comme insensible
Au ferment des foyers
Ne rien attendre
De la venue du jour
Plus que l’écho
Émanant des charniers
Et se surprendre
À la tombée du soir
A errer nu
Au versant des sentiers
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